Centre de référence des aplasies médullaires acquises et constitutionnelles

Centre de référence des aplasies médullaires acquises et constitutionnelles

Le centre de référence des aplasies médullaires acquises et constitutionnelles a été mis en place en 2007 par le Pr Gérard Socié, et est actuellement coordonné par le Pr Régis Peffault de Latour.

Il est composé d’un site coordonnateur et d’un site constitutif, situés sur 2 sites parisiens du GHU Nord : la population pédiatrique de moins de 15 ans prise en charge à l’Hôpital Robert-Debré, les adolescents/jeunes adultes (15 à 25 ans) et adultes au sein de l’Hôpital Saint-Louis.

Quatorze centres de compétences pédiatriques / adultes localisés hors d’Ile de France sont rattachés au centre coordonnateur permettent une organisation territoriale pour une prise en charge et un suivi au plus proche du domicile du patient. L’ensemble de ces 14 centres présentent une unité mixte avec consultation, hôpital de jour et unité d’hospitalisation.

Les actions du centre de référence :

  • DIAGNOSTIC :
    • Optimiser la prise en charge diagnostique des patients atteints d’aplasie médullaire via la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) bimensuelle et les informations fournies aux professionnels sur un espace dédié sur le site du centre de référence et via la prise en charge de ces patients en consultation ou en hôpital de jour (examens cliniques et biologiques spécialisés, coordination avec les laboratoires spécialisés)
  • PRISE EN CHARGE MULTIDISCIPLINAIRE DES PATIENTS :
    • Optimiser la prise en charge individuelle des patients atteints d’aplasie médullaire via les avis téléphoniques ou par mails en cas d’urgence thérapeutique et les consultations de deuxième avis ;
    • Prendre en charge en hospitalisation les patients présentant des situations médicales complexes ou des pathologies rares pour lesquelles l’expertise du centre de référence est requise ;
  • FORMATION DES PROFESSIONNELS DE SANTE ET DES PATIENTS :
    • Améliorer la formation initiale des praticiens ainsi que la formation continue de ces derniers via les enseignements universitaires et postuniversitaires, le site du centre de référence dont une partie est destinée aux professionnels, la rédaction de monographies, de recommandations ou de fiches de bonnes pratiques cliniques. Le PNDS dédié aux aplasies médullaires acquises et constitutionnelles a été publié en août 2021 et est disponible en libre accès sur le site du centre de référence.
    • Organisation de la journée nationale annuelle le premier vendredi du mois d’octobre dont l’objectif est de présenter les sujets d’actualité sur les pathologies couvertes par le CRMR. Cette journée s’adresse aux professionnels de santé et en présence des associations de patients ;
    • Favoriser l’éducation thérapeutique des patients via la compréhension de leurs pathologies, du suivi et du traitement. Le centre de référence participe également de façon active et régulière aux journées des différentes associations de patients ainsi que dans les conseils scientifiques de ces associations.
  • RECHERCHE :
    • Améliorer la connaissance sur la physiopathologie et le diagnostic des différentes formes d’aplasies médullaires en incluant prospectivement et rétrospectivement tous les patients diagnostiqués dans la base de données clinico biologiques à laquelle est adossée une biobanque mise en place depuis 2017 après obtention des avis /autorisations réglementaires (plus de 2000 patients inclus, 2500 échantillons biologiques biobanqués). Le laboratoire de référence accueille des étudiants en thèse de science et en post[1]doctorat en lien avec l’aplasie médullaire d’origine constitutionnelle (Laboratoire d’Hématologie biologique du Pr Jean Soulier) et le registre a permis la réalisation de nombreuses études cliniques et/ou translationnelles depuis sa création. Par ailleurs, la création de l’équipe du Pr David Michonneau (service Pr Peffault de Latour) dédié à la recherche translationnelle sur l’aplasie médullaire acquise (AMA) et l’HPN dont les principaux objectifs sont de comprendre la physiopathologie immunitaire de l’AMA et d’étudier la dynamique de la division cellulaire et de la différenciation des cellules progénitrices des cellules souches hématopoïétiques au cours du développement de l’AMA. Des collaborations avec de jeunes chercheurs d’autres centres sont déjà en cours en France et à l’étranger.

COORDONNATEUR RESPONSABLE

Pr Régis PEFFAULT DE LATOUR

Hématologie, Service d’Hématologie Greffe

PRENDRE RENDEZ-VOUS

01 42 49 96 39

OÙ SE RENDRE ?

Hôpital Saint-Louis, Service d’Hématologie greffe de moelle
1 av. Claude-Vellefaux 75010 Paris

👉 Une carte d’urgence est disponible sur demande lors de votre prochaine consultation.

Pour recevoir des fiches d’information des pathologies, demande de participation à l’observatoire national des insuffisances médullaires RIME ou tout autre renseignement, contactez : cr.aplasiemedullaire.sls@aphp.fr

🌐 Consultez le site internet

Pathologies prises en charge par le centre : 

Qu’est-ce que l’aplasie médullaire ?

L’aplasie médullaire est une incapacité de la moelle osseuse à renouveler normalement les cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes) secondaire à une disparition complète ou partielle du tissu hématopoïétique (cellules souches hématopoïétiques), sans prolifération de cellules anormales. Elle se traduit par un déficit de production des différents types de cellules normalement présents dans le sang : on parle de cytopénies. L’aplasie médullaire est une maladie rare : son incidence est de 1 sur 500 000 habitants par an en Europe et aux Etats Unis. Sa prévalence (nombre de personnes atteintes de la maladie dans une population donnée à un moment donné) est de 1 personne sur 250 000 habitants (source PNDS 2019 (www.aplasiemedullaire.com)).

  • Il existe 2 types d’aplasie médullaire :

Les aplasies médullaires acquises (ou non génétiques) : Il s’agit d’une destruction de la moelle osseuse qui n’est pas liée à un problème génétique mais le plus souvent à une origine immunologique (auto-immunité) et plus rarement d’origine toxique ou médicamenteuse. Ces aplasies médullaires représentent la grande majorité des cas d’aplasies médullaires (environ 80%). L’Hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) peut survenir dans ce contexte d’aplasie médullaire acquise. C’est une maladie qui touche les globules rouges et qui se caractérise par une anémie hémolytique, par la survenue fréquente de thromboses et est étroitement associée à une aplasie médullaire immunologique.

Les aplasies médullaires constitutionnelles (AMC) : Dans ce cas, la destruction de la moelle osseuse est liée à une anomalie d’un gène important pour le fonctionnement de la moelle osseuse. Il s’agit de maladies génétiques et donc éventuellement transmissibles à la descendance. Elles représentent 15 à 20 % des aplasies médullaires et sont à rechercher en particulier chez les enfants et l’adulte jeune.

Les principales AMC sont la maladie de Fanconi, les téloméropathies, l’amégacaryocytose congénitale, l’anémie de Blackfan-Diamond, le syndrome de Shwachman Diamond, le syndrome GATA2 et de nombreuses autres entités génétiques ont été récemment identifiées comme les syndromes SAMD9/SAMD9L

La prise en charge thérapeutique des aplasies médullaires dépend de la sévérité de l’aplasie, de sa cause et de l’âge du patient. Dans les formes sévères, il s’agit d’une urgence thérapeutique.

Equipe médicale :

Site coordonnateur de l’Hôpital Saint-Louis :

SERVICE CLINIQUE :

  • Pr Régis Peffault de Latour, coordonnateur
  • Dr Flore Sicre de Fontbrune, responsable du site adulte (hôpital Saint-Louis)
  • Pr Gérard Socié
  • Pr Pierre Fenaux

Il existe 4 structures d’hospitalisation :

  • Le service adolescents jeunes adultes (AJA) créé en Juin 2010 et qui prend en charge les patients âgés de 15 à 25 ans.
  • Le service d’Hématologie Greffe adulte.
  • Le service d’Hématologie adulte.
  • Le service d’Hématologie senior qui prend en charge les patients de plus de 65 ans.

Ces quatre unités partagent le même hôpital de jour (HDJ) pour le suivi des patients atteints d’aplasies médullaires.

Le centre d’investigation clinique (CIC) du Pr Kalidjian intervient également dans la prise en charge des patients inclus dans les essais cliniques de phase I et II.

LABORATOIRE DE REFERENCE POUR LE DIAGNOSTIC INTEGRATIF DES APLASIES MEDULLAIRES ET DE RECHERCHE :

  • Pr Jean Soulier,
  • Dr Lise Larcher

Pr MICHONNEAU :

L’équipe du Pr David Michonneau (service Pr Peffault de Latour) dédiée à la recherche translationnelle sur l’aplasie médullaire acquise (AMA) et l’HPN dont les principaux objectifs sont de comprendre la physiopathologie immunitaire de l’AMA et d’étudier la dynamique de la division cellulaire et de la différenciation des cellules progénitrices des cellules souches hématopoïétiques au cours du développement de l’AMA.

Laboratoire de recherche INSERM/UMR 976 : Team Insights Immunologie Humaine-pathophysiologie.

Site constitutif de l’Hôpital Robert-Debré :

Service d’Hématologie pédiatrique du Pr Baruchel :

  • Pr Thierry Leblanc – Responsable du site constitutif,
  • Dr Mony Fahd,
  • Pr André Baruchel,
  • Pr Jean-Hugues Dalle – Responsable de l’unité de greffe.

LABORATOIRE DE DIAGNOSTIC ET DE RECHERCHE :

  • Pr Lydie Da Costa (laboratoire de référence de l’anémie de Blackan-Diamond), hôpital Bicêtre
  • Dr Elodie Lainey (Evaluation de la longueur des télomères en flow Fish).

Plusieurs médecins de ce service assurent également une consultation au sein de l’Hôpital Saint-Louis ce qui favorise la transition pédiatrie-adulte. Le laboratoire de Génétique de l’Hôpital Bichat, laboratoire de référence pour le diagnostic moléculaire des téloméropathies. (Pr Caroline Kannengiesser) complète le centre de référence.

Le CRMR propose et met en place des études cliniques thérapeutiques (institutionnels, académiques, industriels) avec un objectif d’améliorer la prise en charge thérapeutiques des patients.

Les essais cliniques en cours sont disponibles ICI

Observatoire national des insuffisances médullaires et biobanque RIME

Mis en place fin 2017, cet observatoire vise à collecter et à enregistrer les données cliniques et biologiques des patients suivis en France pour une aplasie médullaire quelle que soit sa cause et son traitement (un recueil de la non opposition du patient est exigé).

Par ailleurs, une biobanque a été constituée avec des échantillons biologiques (sang, moelle, peau) recueillis dès le diagnostic et tout au long du suivi du patient (le consentement signé du patient est obligatoire).

A savoir : le recueil des données clinico-biologiques est totalement anonymisé : seuls le ou les médecins référents du patient ont l’identité exacte du patient.

  • L’objectif est d’améliorer les connaissances médicales et scientifiques concernant les aplasies médullaires afin de mieux prendre en charge les patients en terme diagnostique, thérapeutique et de suivi.
  • La recherche de nouvelles causes d’aplasies médullaires constitutionnelles et l’identification de facteurs prédictifs de réponse aux différents traitements sont également des objectifs de cet observatoire.

Avancées thérapeutiques majeures et nouvelles perspectives :

Dans la prise en charge de l’Hémoglobinurie Paroxystique Nocturne 

Le CR a été impliqué dans deux études internationales multicentriques qui ont porté sur l’évaluation de nouveaux inhibiteurs du complément plus puissants (inhibiteurs dits proximaux) chez des patients en mauvaise réponse sous Eculizumab.

Dans l’étude PEGASUS APL2-302 (NCT03500549) publiée dans le NEJM le 18 mars 2021, il a été démontré une supériorité du Pegcetacopan (anti-C3, voie sous cutanée, Laboratoire Apellis,) vis-à-vis du traitement de référence par Eculizumab (Soliris®). Cette étude randomisée de phase 3 (haut niveau de preuve) a retrouvé une augmentation de près de 4 points d’hémoglobine dans le bras Pegcetacopan vis-à-vis du groupe contrôle avec l’obtention d’une indépendance transfusionnelle de près de 85% des patients (versus 15% pour le groupe contrôle) après 16 semaines de traitement, ce qui en fait le nouveau traitement de référence des patients ayant une HPN de forme hémolytique avec une réponse sub-optimale aux traitements classiques.

Dans l’étude CLNP023X2201 (NCT 03439839) publiée dans Lancet Hematology  le 23 mars 2021, dix patients tous transfusés sous Eculizumab (Soliris®) ont reçu en plus un autre inhibiteur proximal du complément (anti-facteur B, Laboratoire Novartis) qui a l’avantage d’être pris par voie orale. Tous les patients sont devenus indépendants des transfusions et sur la période de l’étude, 7 patients ont pu arrêter le traitement standard en gardant leur réponse hématologique sous anti-facteur D seul.

Ces avancées majeures vont révolutionner la prise en charge thérapeutique des patients atteints d’HPN dans le futur (ainsi que d’autres maladies impliquant des dérégulations du complément).

Dans la prise en charge de l’aplasie médullaire sévère :

L’étude internationale multicentrique RACE a évalué un agoniste du récepteur de la thrombopoïétine (l’eltrombopag, Revolade®) ajouté au traitement standard immunosuppresseur. Cette étude a été rendue possible grâce à un partenariat entre les laboratoires Novartis (fourniture de l’eltrombopag), Pfizer (fourniture du traitement immunosuppresseur standard) et le groupe de travail sur l’aplasie médullaire de la société européenne de greffe de moelle que le Pr Peffault de Latour dirige.

Cette étude a reçu le prix Van Bekkum en 2020 (récompense du meilleur travail clinique européen décerné annuellement par la société savante européenne de la greffe de moelle -EBMT). Dans cette étude, 197 patients avec une forme sévère d’aplasie médullaire, ont reçu le traitement immunosuppresseur standard seul (96 patients) ou associé à l’eltrombopag (Revolade®, agoniste du récepteur de la thrombopoïetine, stimulant les cellules souches hématopoïétiques, Laboratoire Novartis) (101 patients). Cet essai académique randomisé international multicentrique a été réalisé dans 6 pays et 26 centres d’hématologie. L’objectif primaire de l’essai a été atteint à savoir une réponse observée dans le bras standard à 6 mois de 40,6% et de 68,4% dans le bras expérimental (OR: 3.8; 95%CI: 2-7.3; p<0.0001) sans toxicité additionnelle observée de l’eltrombopag. Cette association thérapeutique Sérum anti-lymphocytaire de cheval, Ciclosporine et Eltrombopag devient désormais le nouveau traitement de référence de patients atteints d’une aplasie médullaire sévère et non éligible à une greffe.

Les laboratoires en lien avec le centre de référence maladies rares :

Le service d’Hématologie Biologique de l’Hôpital Bicêtre (Pr Lydie Da Costa) a été récemment labellisé pour certaines de ses activités « Laboratoire de Référence « Maladies Rares » (LBMR) ». Pour les analyses en lien avec le centre de référence des aplasies médullaires, il s’agit du diagnostic intégratif de l’anémie de Blackfan-Diamond et du test fonctionnel de mesure de longueur des télomères par une technique de cytométrie en flux en Flow-Fish.

Le service d’Hématologie Biologique de l’Hôpital Robert-Debré est bien ancré au sein du centre de référence des aplasies médullaires au sein de la filière de Santé « maladies rares » MaRIH. Il fait par ailleurs partie du DMU BioGem (Biologie et Génomiques Médicales) (Pr H. Hervé Puy) et de la Fédération d’Hématologie (Pr N. Ajzenberg).

Les liens avec le centre de référence des aplasies médullaires et la filière MaRIH sont avant tout dans le diagnostic et dans le parcours « patient ». Nous participons aux RCP bimensuelles et nous sommes souvent interpellées pour des demandes d’avis par emails, téléphone directement. Les interactions sont également pédagogiques (formation des internes, interCHU, DFMSA ; cours au sein de masters et DIU) et scientifiques avec la participation aux journées de la filière sous forme de présentations didactiques, à la SFH lors de la session dédiée, et à la réalisation de projet de recherche fondamentale (en cours et en lien avec la filière MaRIH: les projets ANR-RIBOEurope, Pr L. Da Costa et ANR DBAGenecure Dr T. Leblanc).

  • Anémie de Blackfan-Diamond (Pr Lydie Da Costa) – Activités de référence « maladies rares » (LBMR)

L’anémie de Blackfan-Diamond est une maladie génétique rare (7 cas/million de naissance vivante) qui se caractérise par une anémie (diminution de la concentration en hémoglobine) du fait d’un blocage de la maturation des précurseurs des globules rouges dans la moelle osseuse. Dans 50% des cas, à l’anémie s’associent des malformations congénitales qui touchent préférentiellement la face, les yeux, les extrémités des membres notamment les pouces et les organes surtout le cœur et les reins. Dans 20% des cas, un retard de croissance est notable qui commence souvent pendant la vie intra-utérine. Dans 80% des cas, une mutation dans un gène de protéine ribosomique est retrouvée. Toujours en lien avec les cliniciens, le laboratoire de l’hôpital Robert-Debré s’engage à faire le diagnostic cytologique en identifiant l’érythroblastopénie (<5% de précurseurs érythroblastiques) et s’attache à identifier la cause moléculaire à l’origine de la maladie chez le patient atteint et sa famille.

    • Recrutement national et international
    • Co-Coordination de l’Observatoire des patients Français atteints d’ABD avec le Dr T. Leblanc (service d’Immuno-Hématologie pédiatrique du Pr A. Baruchel) (ARC : Isabelle Marie)
    • RCP « ABD » mensuelle dans le laboratoire avec Dr T. Leblanc et I. Marie et les techniciennes impliquées dans le diagnostic moléculaire (A. Jaouen et L. David-N’Guyen)
    • Liens forts avec l’association des malades atteints d’ABD, AFMBD – http ://afmbd.org – Marcel Hibert (mhibert@unistra.fr)
    • Mise en place du diagnostic moléculaire de l’anémie de Blackfan-Diamond (ABD) (23 gènes de 2008 à 2016 puis mise en place du séquençage moyen débit –technique NGS depuis juillet 2016). Développement d’une CGH customisée à la recherche de grandes délétions sur l’ensemble des gènes de la biogenèse du ribosome en 2017. Séquençage d’exomes (plateforme Imagine- financement ANR/LABEX GR-Ex et artBio – financement AFMBD). Banking ADN.
    • Enseignement sur l’ABD : DIU onco-hématologie pédiatrique (Pr C. Pondarré) ; DIU pathologies érythrocytaires (Pr P. Aguilar-Martinez) ; Master 1 génétique Humaine (Pr J. Melki) ; Master 2 Biologie moléculaire, cellulaire et fonctionnelle de l’Hématopoïèse (Pr S. Giraudier/N. Dulphy)
    • Activités clinico-biologiques en lien avec la recherche translationnelle et fondamentale : recherche depuis 1999 sur la physiopathologie de l’ABD et notamment pourquoi un tropisme érythroïde dans l’ABD (EA4666) – collaborations nationales et internationales.
    • Partenaire du laboratoire d’excellence « globule rouge » – LABEX-GR-Ex pour la recherche fondamentale sur l’ABD (Pr O. Hermine)
  • Dyskératose congénitale (Dr E. Lainey) – Activités de référence « maladies rares » (LBMR)

Les télomèropathies constituent un ensemble hétérogène de pathologies caractérisées par un défaut héréditaire de la maintenance des télomères (qui protègent l’intégrité de l’ADN au cours de la vie) et débouche sur l’installation lentement progressive d’une atteinte multi-organes et notamment d’une aplasie médullaire (AM) et/ou d’un syndrome myélodysplasique(SMD)/Leucémie secondaire. La prise en charge de ces pathologies constitutionnelles étant spécifique, des tests biologiques permettant leur diagnostic doivent être systématiques, notamment chez l’enfant et l’adulte jeune. La technique « Flow-FISH » est actuellement la méthode de référence pour évaluer la longueur des Télomères. Elle combine une approche d’hybridation sur cellules en suspension (FISH) et une mesure par Cytométrie en Flux pour laquelle le laboratoire d’Hématologie Biologique de l’Hôpital Robert Debré a été labellisé LBMR récemment (Dr E.Lainey). Cette taille est presque systématiquement anormalement diminuée chez les patients atteints. Cependant, bien que rapide et sensible, ce test semi-fonctionnel n’est pas entièrement spécifique et son interprétation nécessite une exploration génétique spécialisée complémentaire, réalisée au sein des laboratoires partenaires du DMU BioGem-APHP Nord (Pr C.Kannengiesser/Pr J.Soulier). L’évaluation de la taille des télomères s’avère également très utile pour aider à caractériser les nouveaux variants moléculaires. Les résultats patients sont ainsi colligés et régulièrement confrontés au cours des RCP nationales CRMR Saint Louis-Robert Debré, en présence des référents biologiques et cliniques (Pr R.Peffault de la Tour/Dr Flore Sicre de Fontebrune/Dr T.Leblanc) afin de faciliter leur interprétation et le choix des éventuels examens biologiques complémentaires.

Le service de Génétique de l’hôpital Bichat (chef de service : Pr Boileau Catherine) propose le diagnostic moléculaire des téloméropathies depuis 2008. Le Pr Caroline KANNENGIESSER a mis en place cette activité en commençant par l’analyse des gènes TERT TERC pour les formes familiales de fibrose pulmonaire puis pour les dyskératoses congénitales et les aplasies médullaires d’allure constitutionnelle. Des panels de séquençage nouvelle génération (Nimblegen, Roche) permettent de cibler le nombre croissant de gènes impliqués dans les téloméropathies (dont TERT, TERC, DKC1, RTEL1, PARN, TINF2, NOP10, NHP2, ACD, NAF1, WRAP53, ZCCHC8, CTC1, STN1…).

Le laboratoire a récemment été labellisé Laboratoire de biologie médicale de référence (LBMR) pour les téloméropathies pour 5 ans. Les biologistes (Pr Caroline Kannengiesser, Dr Ibrahima Ba) participent aussi au Plan France Médecine Génomique en tant que biologistes interprétateurs (SeqOIA). On désigne par téloméropathie (« syndromes of telomeres shortening » ou « (short) telomere syndrome ») un ensemble d’atteintes présentées par les individus porteurs de mutations constitutionnelles dans un gène de la maintenance des télomères, le plus souvent associées à des télomères raccourcis mesurés en Flow-FISH (Dr Lainey Elodie). La dyskératose congénitale (DC) a été la première téloméropathie décrite avec la triade cutanée typique. Les téloméropathies s’expriment principalement au niveau hématologique (insuffisance médullaire de type aplasie, myélodysplasie, leucémie, ou macrocytose et/ou thrombopénie isolée), pulmonaire (fibroses pulmonaire) et hépatique.

La présence d’une mutation constitutionnelle de la voie des télomères modifie la prise en charge, particulièrement dans le contexte d’une greffe d’organe (moelle osseuse). Le dépistage génétique a permis de confirmer la pénétrance incomplète et l’expressivité variable de ces maladies. Ces cas de téloméropathies sont discutés au sein de réunions de concertation pluri-disciplinaire (RCP) : la RCP du centre de référence (CRMR) des Aplasies Médullaires bi mensuelle (Pr Peffault de La tour, Dr Sicre de Fontbrune, Leblanc, Hôpital Saint Louis) avec la filière MariH.

Dans une démarche translationnelle, la recherche des mutations acquises du promoteur de TERT (c.-124C>T; c.-57A>C et -146C>T) constituant des marqueurs de téloméropathie a été mise au point en PCR digitale (Maryong et al., JCI, 2017 ; Gutierrez et al, 2018).

Depuis plusieurs années, des travaux de recherche découlent donc du recrutement lié à ces activités de diagnostic dont l’objectif est de mieux comprendre les téloméropathies inexpliquées d’expression hématologique (Insuffisance médullaire, dyskératose congénitale, en collaboration avec Patrick Revy, Institut Imagine) ou pulmonaires (U1152). Depuis 2013, plusieurs publications ont permis de décrire de nouveaux gènes de téloméropathie (RTEL1, RPA1, DCLRE1B en cours de révision) et les corrélations phénotype-génotype en décrivant les cohortes de patients.

Le service d’Hématologie Biologique de l’Hôpital Saint-Louis, dirigé par le Pr. Jean Soulier au sein du DMU de Biologie et génomique médicale (BioGem), a récemment été labellisé Laboratoire de biologie médicale de référence (LBMR) pour les Aplasies médullaires.

Il prend en charge le diagnostic et le suivi des patients atteints d’insuffisance médullaire constitutionnelles. Une cause génétique de l’aplasie médullaire est ainsi recherchée par séquençage d’une trentaine de gènes de prédisposition aux aplasies médullaires, syndromes myélodysplasiques et leucémies aiguës, en complément de tests fonctionnels comme le test de cassures chromosomiques dans le sang ou de sensibilité aux agents génotoxiques sur fibroblastes. Cette exploration s’effectue en bonne coordination et complémentarité avec les autres laboratoires du DMU, chacun ayant son domaine d’expertise très spécialisé. Une fois le diagnostic établi, un suivi biologique est mis en place comportant un examen régulier cytologique de la moelle osseuse, des tests cytogénétiques (caryotype et FISH) et un séquençage d’un panel de gènes de transformation myéloïde, chaque groupe de pathologies ayant un profil évolutif distinct (maladie de Fanconi, syndromes SAMD9/SAMD9L, RUNX1…). Le laboratoire contribue aux RCP nationales du CRMR Saint-Louis Robert Debré et il est référent biologique de l’indication Aplasie et hypoplasie médullaire du Plan France Médecine Génomique ainsi que centre préparateur et interprétateur agréé pour le laboratoire SeqOIA (L. Larcher et J Soulier). Cette activité médicale est associée à une forte activité de recherche translationnelle avec plus d’une trentaine d’articles scientifiques publiés au cours des 15 dernières années, en particulier sur la maladie de Fanconi et les nouvelles causes d’aplasie médullaire. Plusieurs internes et jeunes praticiens biologistes ou cliniciens ont effectué des travaux de recherche et thèses dans l’équipe et le transfert de technologie vers le soin est effectif ainsi que le dialogue avec les associations de patients au sein de leur conseil scientifique ou des journées des familles. Le laboratoire participe au réseau international GenClin et à plusieurs consortiums européens de recherche (Eurofancolen pour la thérapie génique, plus récemment FANEDIT du European Joint Programme on Rare Diseases). Nombreux enseignements et séminaires nationaux et internationaux.

Les autres laboratoires de référence

D’autres laboratoires de référence sont impliqués dans la prise en charge des patients atteints d’aplasies médullaires acquises et constitutionnelles et collaborent à la prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients, ainsi qu’à la recherche. Ces laboratoires participent aux réunions de comités de pilotage du CRMR et aux réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP). Il s’agit :

  • Du laboratoire de référence de l’Explorations du Complément de l’Hôpital Européen George Pompidou : Dr Véronique Frémeaux-Bacchi.
  • Des laboratoires de référence : Recherche et quantification de clone HPN de l’hôpital Henri Mondor (Pr Oriane Wagner-Ballon) et de la Pitié-Salpêtrière (Dr Magali Legarff-Tavernier),

Réseau national des centres de référence des aplasies médullaires acquises et constitutionnelles

Le centre de l’hôpital Saint-Louis est intégré au réseau national des centres de référence des aplasies médullaires acquises et constitutionnelles, qui se compose d’un centre de référence coordonnateur adulte (Hôpital Saint-Louis), d’un centre de référence constitutif pédiatrique (Hôpital Robert-Debré) et de 14 centres de compétence répartis sur le territoire national.

Les critères établis dans l’instruction ministérielle pour la labellisation des CRMR n’ont pas permis d’étendre le nombre de centres de compétences pour le centre de référence des aplasies médullaires (avoir au moins une file active de 25 patients). Néanmoins, un réseau de correspondants privilégiés, répartis sur tout le territoire, et qui interagit en permanence avec le centre de référence est identifié notamment via leur participation active à la RCP nationale, aux journées de formation et à l’inclusion des patients dans l’observatoire national RIME

POUR EN SAVOIR PLUS